Musicheria. La rivista digitale di educazione al suono e alla musica

In ricordo di Monique Frapat

Redazione

L’11 marzo 2018 ci ha lasciati, all’età di 81 anni, Monique Frapat. Musicheria la ricorda con le parole di Manuela Filippa che l’ha conosciuta personalmente.

Per tanti anni Monique ha insegnato nelle scuole dell’infanzia e ha collaborato con François Delalande in ricerche ed esperienze sulla musicalità infantile.

Le sue proposte sono pubblicate in italiano nel volume “L’invenzione musicale nella scuola dell’infanzia” (a cura di Franca Mazzoli, Ed. Junior, 1994).

Una sintesi delle sue esperienze e proposte nel video: L’invention musicale à l’école – L’expérience pédagogique Monique Frapat, https://vimeo.com/260622648.

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Il mondo di Monique

Mi sembra di essere entrata nel mondo di Monique quando già Monique in qualche modo ne era uscita.

Era il 2012, eravamo a Herbeville a casa di François Delalande, con Cecilia e Luisella e i suoi lunghi anni di lavoro come insegnante di scuola materna a Villepreux, vicino a Parigi, erano ormai conclusi. Aveva già messo in atto decenni di esperienze musicali in classe con i bambini, aveva già trasformato la sua classe in un luogo di vita. Aveva già concluso la serie bellissima di trasmissioni radiofoniche l’Oreille en colimaçon che hanno ispirato almeno due generazioni di insegnanti e si era già rivolta alle esperienze teatrali per e con i piccolissimi.

Nella sua memoria e nelle sue parole restavano dunque i princìpi, i fatti potenti delle sue esperienze passate, distillati dalle mille sollecitazioni e posati per essere trasmessi ad altri. Sentivo di dover ascoltare, prendere appunti, registrare tutto. Così ho fatto: alcune ore di registrazioni ancora da sbobinare, tanti appunti ma soprattutto la voglia di provare a vivere e diffondere le sue esperienze, una volta tornata a casa.

Il mondo di Monique è prima di tutto la sua classe e la sua classe è un luogo di vita, un luogo in cui i bambini hanno voglia di esprimere qualcosa di importante.

Non basta chiedere ai bambini di fare la pioggia. O meglio, lo farebbero, ma per finta. Il mondo di Monique è un mondo vero. Ed ecco che inizia il suo racconto.

Un giorno pioveva e siamo usciti nel cortile. Abbiamo fatto il contrario di quello che si fa di solito, li ho sorpresi. Ma davvero Monique, andiamo? Ma certo, usciamo e sentiamo davvero che cos’è la pioggia, che cosa succede alle nostre facce, volti che avevano il diritto di lasciarsi bagnare.

Anche se la grondaia, no, quella era vietata.

Questo primo contatto già è stato straordinario. E il giorno dopo siamo ritornati, ma con tantissimi oggetti: sentiamo come suona la pioggia sul piatto, sul coperchio, su tutti gli oggetti che avevamo in classe nel nostro “reservoir à sons”, il nostro deposito dei suoni.

E quando, dopo, ci siamo riuniti nella sala di musica avevamo tutta questa esperienza vissuta insieme. Non vi so dire esattamente che cosa accade, ma so che il risultato nella loro invenzione musicale è altro rispetto a quello che avrebbero fatto semplicemente con la richiesta “facciamo la pioggia”.

Un po’ come nel disegno: se chiediamo ai bambini di fare un disegno libero, avremo la casetta, il sole nel cielo e una riga blu. Ma se nel disegno hanno qualcosa di molto forte da esprimere, sarà qualcosa di completamente diverso. Come pedagogisti dobbiamo sempre rilanciare l’interesse dei bambini e trovare piccole astuzie, per portarli nel nostro mondo.

Questo è un piccolo frammento del mondo di Monique, un mondo che esce per andare sotto la pioggia, per visitare la lavanderia, per incontrare davvero una strega o per cercare un bruco che si è perso prima di diventare farfalla, condizioni essenziali perché l’invenzione musicale possa avere inizio.

Un mondo pieno di esperienza vissuta, di eventi strani, sorprendenti. L’evento è sempre il luogo in cui nascono le domande. Dalle domande dei bambini, dall’esigenza di dare una risposta e di esprimere un pensiero nasce l’invenzione.

Il mondo di Monique lo sento fresco come la pioggia che ha bagnato i bambini, come se fosse uscito ieri dalle sue labbra. Lo sento vivo, potentemente creativo, lo sento pieno di emozioni e di esigenze di raccontarsi, con i suoni, con il corpo, con la voce. Lo sento libero, non spontaneamente libero, ma di una libertà di espressione conquistata. Lo sento poetico. Ne sento il bisogno, oggi più di prima. Vorrei che la si conoscesse. Esistono i suoi film, esistono i suoi scritti, esistono registrazioni ancora da ascoltare.

 

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En souvenir de Monique Frapat.

Le 11 mars 2018, Monique Frapat nous a laissés, à l’âge de 81 ans. Musicheria évoque son souvenir par les mots de Manuela Filippa qui l’a connue personnellement.

Durant de nombreuses années Monique a enseigné dans les écoles maternelles et a collaboré avec François Delalande pour des recherches et des expériences sur la musicalité enfantine. Ses propositions sont publiées en italien dans le volume “L’invenzione musicale nella scuola dell’infanzia” (a cura di Franca Mazzoli, Ed. Junior, 1994).

Une synthèse de ses expériences et propositions sur la vidéo: L’invention musicale à l’école – L’expérience pédagogique Monique Frapat, https://vimeo.com/260622648.

Le monde de Monique.

Il me semble être entrée dans le monde de Monique quand Monique, d’une certaine façon, en était sortie.

C’était en 2012, nous étions à Herbeville chez François Delalande, avec Cecilia et Luisella et ses longues années de travail comme enseignante d’école maternelle à Villepreux, près de Paris, étaient alors achevées. Elle avait déjà mis en acte des dizaines d’expériences musicales en classe avec les enfants, elle avait déjà transformé sa classe en un lieu de vie. Elle avait déjà conclu la très belle série d’émissions radiophoniques l’oreille en colimaçon qui ont inspiré au moins deux générations d’enseignants et elle s’était déjà tournée vers des expériences théâtrales pour et avec les plus petits.

De sa mémoire et de ses paroles restaient donc les principes, les faits puissants de ses expériences passées, distillés par les mille sollicitations et présentations pour être transmis aux autres. Je sentais que je devais écouter, prendre des notes, tout enregistrer.

C’est ce que j’ai fait : quelques heures d’enregistrements encore à dévider, beaucoup de notes mais surtout l’envie d’essayer de vivre et de diffuser ses expériences, une fois retournée chez moi.

Le monde de Monique est avant tout sa classe, et sa classe est un lieu de vie, un lieu dans lequel les enfants ont envie d’exprimer quelque chose d’important. Il ne suffit pas de demander aux enfants de faire la pluie. Au mieux, ils le feront, mais pour faire semblant. Le monde de Monique est un monde vrai. Et voici que commence son récit.

Un jour il pleuvait et nous sommes sortis dans la cour. Nous avons fait le contraire de ce qui se fait d’habitude, je les ai surpris. Mais vraiment Monique, nous y allons ? Mais bien sûr, sortons et sentons vraiment ce qu’est la pluie, ce qui arrive sur nos visages, pour une fois que nous avons le droit de nous laisser mouiller. Et même sous la gouttière, non, ce n’était pas interdit.

Déjà, ce premier contact a été extraordinaire. Et le jour suivant nous somme retournés, mais avec plein d’objets : nous entendions comment la pluie sonne sur une cymbale, sur un couvercle, sur tous les objets que nous avions en classe dans notre « réservoir à son ». Et quand, ensuite, nous nous sommes réunis dans la salle de musique, nous avions toute cette expérience vécue ensemble. Je ne sais pas vous dire exactement ce qui s’est produit, mais je sais que les résultats de leur invention musicale est autre, comparé à ce qu’ils auraient fait avec simplement la consigne « faisons la pluie ».

C’est un peu comme dans le dessin : si nous demandons aux enfants de faire un dessin libre, nous aurons la petite maison, le soleil dans le ciel et une raie bleue. Mais si dans le dessin nous avons quelque de très fort à exprimer, ce sera complètement différent. Comme pédagogues, nous devons toujours relancer l’intérêt des enfants et trouver les petites astuces, pour les emmener dans notre monde.

Ceci est un petit fragment du monde de Monique, un monde qui sort pour aller sous la pluie, pour visiter la laverie, pour rencontrer même une sorcière ou pour chercher une chenille qui s’est perdue avant de devenir un papillon, conditions essentielles pour que l’invention musicale puisse commencer.

Un monde plein d’expérience, d’événements extraordinaires, surprenants. L’événement est toujours le lieu d’où naissent les questionnements. Des questionnements des enfants, de l’exigence de donner une réponse et d’exprimer une pensée nait l’invention.

Le monde de Monique, je le sens frais comme la pluie qui a mouillé les enfants, comme s’il était sorti hier de ses lèvres. Je le sens vivant, potentiellement créatif, je le sens plein d’émotions et de nécessité de se raconter, avec les sons, avec le corps, avec la voix. Je le sens libre, non pas spontanément libre mais d’une liberté d’expression conquise. Je le sens poétique. J’en ressens le besoin, aujourd’hui plus qu’avant. Je voudrais qu’on la connaisse. Il existe ses films, il existe ses écrits, il existe des enregistrements qui sont encore à écouter.

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